. . . . . . "Pour le Panorama, \u00E0 la Friche la Belle de Mai, Olivier Millagou d\u00E9ploie le r\u00E9cit d'une \"Polyn\u00E9sie proven\u00E7ale\", un mix de r\u00E9f\u00E9rences et de tribus convoqu\u00E9es sur fonds de rifs de guitare. \n\nMais les notes se sont enraill\u00E9es et elles produisent inlassablement les sons du ressac. Les palmiers ont perdu leurs feuilles et citent en choeur Brancusi, du skate park ne subsiste qu'une architecture de charbon, sc\u00E8ne fantomatique et praticable, les carnets de voyages roulent dans l'espace d'exposition et les couchers de soleils sont \u00E9ternels comme un horizon qui tournerait en boucle. \n\n\nUne proposition de Fr\u00E6me\n\n\"For Those Who Think Young fut le slogan choisi par Pepsi en 1961 afin d'asseoir son impact aupr\u00E8s d'une soci\u00E9t\u00E9 am\u00E9ricaine principalement blanche, sportive, middle-upper class, souriante,\nune sorte d'hymne \u00E0 la jeunesse \u00E9ternelle comprise dans les termes de l'American Dream. Cette m\u00EAme accroche devint par la suite le titre d'un film sorti en 1964, initialement intitul\u00E9 A Young\nMan's Fancy, dont la marque de soda fut un des principaux sponsors. \n\nCette r\u00E9alisation de Lesley H. Martinson, sur fond de d\u00E9cor ensoleill\u00E9 pour jeunesse dor\u00E9e - et quelques placements de produits d'anthologie - suit les \"affres\" amoureuses d'un h\u00E9ritier fortun\u00E9 sous le soleil de Californie. Si la planche de surf est un fil rouge du film, c'est en tant qu'accessoire de baignade et motif d\u00E9coratif r\u00E9current, mais rarement utilis\u00E9 comme instrument de glisse visant \u00E0 combler graphiquement le vide du scenario. Dans ce surf movie que l'histoire ne retiendra pas vraiment, tout est fun et glossy, et la superficialit\u00E9 de l'entreprise corrobore une op\u00E9ration id\u00E9ologique et mercantile associant la jeunesse \u00E0 l'oisivet\u00E9, l'ob\u00E9issance, le consum\u00E9risme et la s\u00E9gr\u00E9gation. \n\nDe cette image lisse et sans heurt qu'offre un certain cin\u00E9ma am\u00E9ricain, le film, visiblement borgne, ne pr\u00E9sente qu'une vue orient\u00E9e de l'Am\u00E9rique des ann\u00E9es 60, il en masque totalement les combats adjacents : de la mobilisation des africains-am\u00E9ricains au sein des mouvements des droits civiques \u00E0 la guerre du Vietnam.\n\nFor Those Who Think Young, envisag\u00E9 par Olivier Millagou pour le Panorama, nous propose encore une nouvelle version, y introduisant comme souvent dans son oeuvre l'envers du d\u00E9cor comme partie int\u00E9grante du dispositif. Le titre de l'exposition, nous l'aurons compris, n'a rien d'innocent, tant Olivier Millagou expurge les chim\u00E8res des conqu\u00EAtes occidentales lorsqu'elles s'adossent \u00E0 l'appauvrissement voire \u00E0 l'an\u00E9antissement de cultures lointaines. Le d\u00E9senchantement, chez l'artiste, surfe souvent la vague de nos conqu\u00EAtes pr\u00E9sentes et pass\u00E9es, l\u00E0-m\u00EAme o\u00F9 le m\u00E9tissage produit de l'amn\u00E9sie.\"\n\nVernissage vendredi 25 octobre \u00E0 18h, performance de Arnaud Maguet et Nico Morcillo \u00E0 19h."@fr . "Olivier Millagou - For Those Who Think Young"@fr . "13EVT107431" .