Théâtre: Trois petites soeurs Obsolète
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Français (France) Pourquoi nous? Pourquoi maintenant? Qu’avons-nous fait? Qu’avons-nous oublié de faire, négligé de faire? Aucune réponse ne changera les choses. Alice, la cadette d’une famille de trois enfants, n’ira pas à l’école le jour de la rentrée, elle qui en rêvait depuis que l’aînée avait eu son premier sac d’école.
La mort inévitable, universelle, irréversible nous touche tous, mais la mort d’un enfant semble inacceptable. Or, l’enfant peut partir simplement, sereinement, dès qu’il a la certitude qu’il ne fait pas de peine à ses parents. Trois petites sœurs, finalement, parle de la vie… avant et après. Avec ce texte, Suzanne Lebeau propose d’accepter la mort sans jamais oublier la disparue.

Notes d'Intention - par Gervais Gaudreault

L’Écriture de Suzanne Lebeau
Le rapport que l’auteure Suzanne Lebeau entretient avec la narration a évolué au cours des ans. Pour échapper aux contraintes liées à l’écriture dramatique, elle écrivait, en secret, de nombreux contes. Un assemblage de ceux-ci m’a permis de les sortir des tiroirs et de créer, en 1993, Les contes d’enfants réels. Progressivement, un métissage s’est opéré dans son écriture et depuis Salvador, la montagne, l’enfant et la mangue, la narration, s’immisçant entre les dialogues, accentue la théâtralité. Avec Le bruit des os qui craquent et Gretel et Hansel, la fusion de ces deux modes d’écriture a atteint un apogée. Ce ne sont plus des fragments, mais des allers-retours incessants entre narration et dialogue qui créent une rythmique si particulière. Avec son dernier texte Trois petites sœurs, Suzanne Lebeau va encore plus loin : les différents récits dialoguent entre eux, un oratorio à cinq voix où l’écriture chorale culmine.

La Mise en Scène
La voix est au centre du projet de mise en scène : chant-récit ou récit-chant porté par ces corps qui parlent, corps sonores qui racontent l’histoire d’Alice. Une famille sur le plateau, des corps qui vont, qui viennent dans un espace vide, chorégraphie des corps avec ces solos, ces duos, ces trios. Cinq voix parfois à l’unisson, chorégraphie des divers plans sonores.

Alice surgit, présence parfois silencieuse, sa manière d’habiter l’espace indique une autre temporalité. Habiter l’espace par le son, faire entendre ces voix, faire entendre la narration née dans l’instant, union indissoluble du son et de la pensée qui interroge les territoires de l’intime. Une voix du dedans pour faire entendre, faire résonner l’indicible.

Comment marquer la présence, comment signifier l’absence : imaginons en ouverture, la grande sœur et la petite faisant tourner une corde à danser, Alice au centre, saute, saute et interrompt brusquement le mouvement de la corde, le fil du temps, pour nous raconter. Imaginons à la toute fin, le père et la mère faisant tourner, tourner cette même corde dans un appel à la résilience, imaginons les sœurs d’Alice s’y engageant dans un appel à la vie qui continue.

Il n’y a pas d’espace ici pour le pathos, l’apitoiement, nous recherchons la lumière pour cette famille, ce chœur, tour à tour divisé ou réuni, à la recherche d’une paix sereine, d’un apaisement.

Je vous laisse avec cette citation qui clôt l’exposition permanente « Éternités, visions de l’au-delà » du Musée des Confluences à Lyon.

« La fin ultime, qu’il s’agisse de celle du monde, de l’humanité ou de chacun d’entre nous est difficile à concevoir et à accepter, apparaissant pour certains comme un déni. Cette difficulté ne serait-elle pas l’un des traits caractéristiques de notre nature humaine ? Ne sommes-nous pas avant tout des êtres de vie pour qui l’idée de fin, quelle qu’elle soit, demeurerait inconcevable et inacceptable ? »

Point d'intérêt

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Français (France) Théâtre: Trois petites soeurs
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Français (France) Pourquoi nous? Pourquoi maintenant? Qu’avons-nous fait? Qu’avons-nous oublié de faire, négligé de faire? Aucune réponse ne changera les choses. Alice, la cadette d’une famille de trois enfants, n’ira pas à l’école le jour de la rentrée, elle qui en rêvait depuis que l’aînée avait eu son premier sac d’école.
La mort inévitable, universelle, irréversible nous touche tous, mais la mort d’un enfant semble inacceptable. Or, l’enfant peut partir simplement, sereinement, dès qu’il a la certitude qu’il ne fait pas de peine à ses parents. Trois petites sœurs, finalement, parle de la vie… avant et après. Avec ce texte, Suzanne Lebeau propose d’accepter la mort sans jamais oublier la disparue.

Notes d'Intention - par Gervais Gaudreault

L’Écriture de Suzanne Lebeau
Le rapport que l’auteure Suzanne Lebeau entretient avec la narration a évolué au cours des ans. Pour échapper aux contraintes liées à l’écriture dramatique, elle écrivait, en secret, de nombreux contes. Un assemblage de ceux-ci m’a permis de les sortir des tiroirs et de créer, en 1993, Les contes d’enfants réels. Progressivement, un métissage s’est opéré dans son écriture et depuis Salvador, la montagne, l’enfant et la mangue, la narration, s’immisçant entre les dialogues, accentue la théâtralité. Avec Le bruit des os qui craquent et Gretel et Hansel, la fusion de ces deux modes d’écriture a atteint un apogée. Ce ne sont plus des fragments, mais des allers-retours incessants entre narration et dialogue qui créent une rythmique si particulière. Avec son dernier texte Trois petites sœurs, Suzanne Lebeau va encore plus loin : les différents récits dialoguent entre eux, un oratorio à cinq voix où l’écriture chorale culmine.

La Mise en Scène
La voix est au centre du projet de mise en scène : chant-récit ou récit-chant porté par ces corps qui parlent, corps sonores qui racontent l’histoire d’Alice. Une famille sur le plateau, des corps qui vont, qui viennent dans un espace vide, chorégraphie des corps avec ces solos, ces duos, ces trios. Cinq voix parfois à l’unisson, chorégraphie des divers plans sonores.

Alice surgit, présence parfois silencieuse, sa manière d’habiter l’espace indique une autre temporalité. Habiter l’espace par le son, faire entendre ces voix, faire entendre la narration née dans l’instant, union indissoluble du son et de la pensée qui interroge les territoires de l’intime. Une voix du dedans pour faire entendre, faire résonner l’indicible.

Comment marquer la présence, comment signifier l’absence : imaginons en ouverture, la grande sœur et la petite faisant tourner une corde à danser, Alice au centre, saute, saute et interrompt brusquement le mouvement de la corde, le fil du temps, pour nous raconter. Imaginons à la toute fin, le père et la mère faisant tourner, tourner cette même corde dans un appel à la résilience, imaginons les sœurs d’Alice s’y engageant dans un appel à la vie qui continue.

Il n’y a pas d’espace ici pour le pathos, l’apitoiement, nous recherchons la lumière pour cette famille, ce chœur, tour à tour divisé ou réuni, à la recherche d’une paix sereine, d’un apaisement.

Je vous laisse avec cette citation qui clôt l’exposition permanente « Éternités, visions de l’au-delà » du Musée des Confluences à Lyon.

« La fin ultime, qu’il s’agisse de celle du monde, de l’humanité ou de chacun d’entre nous est difficile à concevoir et à accepter, apparaissant pour certains comme un déni. Cette difficulté ne serait-elle pas l’un des traits caractéristiques de notre nature humaine ? Ne sommes-nous pas avant tout des êtres de vie pour qui l’idée de fin, quelle qu’elle soit, demeurerait inconcevable et inacceptable ? »
Anglais Why us? Why now? What have we done? What have we forgotten to do, neglected to do? No answer is going to make a difference. Alice, the youngest child in a family of three, will not be going to school on the first day of school, something she's dreamed about since the oldest child got her first school bag.
Inevitable, universal, irreversible death affects us all, but the death of a child seems unacceptable. A child can leave simply, serenely, as soon as he is sure that he does not hurt his parents. Three little sisters, finally, talk about life... before and after. With this text, Suzanne Lebeau proposes to accept death without ever forgetting the disappeared.

Notes of Intent - by Gervais Gaudreault

The Writing of Suzanne Lebeau
Author Suzanne Lebeau's relationship with storytelling has evolved over the years. To escape the constraints of dramatic writing, she secretly wrote many tales. An assembly of these allowed me to take them out of the drawers and create, in 1993, Les contes d'enfants réels. Gradually, a crossbreeding took place in her writing and since Salvador, the mountain, the child and the mango, the narration, interfering between the dialogues, accentuates the theatricality. With The Sound of Cracking Bones and Gretel and Hansel, the fusion of these two modes of writing reached a climax. It is no longer fragments, but incessant back and forth between narration and dialogue that create such a particular rhythm. With her latest text, Trois petites sœurs, Suzanne Lebeau goes even further: the different stories dialogue with each other, a five-voice oratorio in which choral writing culminates.

Setting the scene
The voice is at the centre of the staging project: narrative-song or narrative-song carried by these bodies that speak, sound bodies that tell the story of Alice. A family on the stage, bodies that come and go in an empty space, choreographing bodies with these solos, these duets, these trios. Five voices, sometimes in unison, choreographing various sound planes.

Alice emerges, sometimes a silent presence, her way of inhabiting the space indicates another temporality. Inhabiting the space through sound, making these voices heard, making the narration born in the moment heard, an indissoluble union of sound and thought that questions the territories of the intimate. A voice from within to make the unspeakable heard, to make the unspeakable resonate.

How to mark presence, how to signify absence: let's imagine in the opening, the big sister and the little one spinning a dancing rope, Alice in the middle, jumping, skipping and abruptly interrupting the movement of the rope, the thread of time, to tell us. Let's imagine at the very end, father and mother spinning, spinning that same rope in a call to resilience, let's imagine Alice's sisters engaging in it in a call to life that continues.

There is no space here for pathos, for self-pity, we seek light for this family, this choir, in turn divided or reunited, in search of serene peace, of appeasement.

I leave you with this quotation which closes the permanent exhibition "Eternities, visions of the beyond" at the Musée des Confluences in Lyon.

"The ultimate end, whether it is the end of the world, the end of humanity, or the end of each of us, is difficult to conceive and accept, appearing to some to be a denial. Is not this difficulty one of the characteristics of our human nature? Are we not above all beings of life for whom the idea of an end, whatever it may be, would remain inconceivable and unacceptable? »
Date de dernière mise à jour dans DATAtourisme (aaaa-mm-jjThh:mm:ss) - Ne pas aligner merci
2021-05-05T10:09:44.081Z

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